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Qui aurait dit qu’un jour nous serions les premiers à vouloir demeurer dans l’isolement, presque prêt à couper totalement les frontières entre la terre ferme et le continent? S’isoler, se confiner, s’encabaner. Une situation que l’on connait aux Îles-de-la-Madeleine, presque depuis la nuit des temps, avec les ruptures de câbles de communications, les tempêtes clouant au sol et à quai, avions et traversiers. Avec les routes fermées à la circulation, les ruptures de courant, les saisons plus mortes aux Îles qu’ailleurs…

Au temps du COVID-19

Mais ce n’est pas parce que l’hiver est plus long aux Îles que les Madelinots aiment rester chez eux. Ils sont prêts à accepter l’isolement, mais en sachant qu’il y a une date de fin. Que le printemps arrivera, que la pêche reprendra et qu’ils pourront recevoir leur famille ou aller les voir. Car les Madelinots ne se retrouvent pas seulement sur leurs Îles. Ils sont étalés, éparés dans les maritimes, au Québec et, de plus en plus dans le monde. Et les Îles s’ouvraient jusqu’à maintenant plus que jamais à cet autre monde, toujours en appréciant retrouver la tranquillité offerte par les mois d’hiver.

Mais depuis le 13 mars et particulièrement depuis que les premiers cas atteints de la COVID-19 sont annoncés sur l’archipel, nous avons besoin d’être rassurés. Nous avons besoin de nous raccrocher au présent plus que jamais. Des chansons et rires d’enfants. Des arcs-en-ciel dans les fenêtres. De la musique. Et encore de la musique. Des livres. La voix de nos parents. Des dessins. De l’écriture. De la photographie. Des collages. Des peintures. Des marches dans les dunes (avec crampons – pas question d’engorger l’hôpital). Des casse-tête. Des mots croisés. Du rempotage. Du lavage. De l’encannage (mise en conserve). Du crochetage. Des brochures (tricot). Des défaisures. De la couture.  Des recettes de grand-mère. Des chiaudes à la tête de morue. Des chiards à la viande salée. Des chaudrées de fruit de mer. Des crêpes. Des galettes. Du Divinity Fudge. Des rotis pour six qu’on mange étalé sur la semaine, ou qu’on dépose sur le perron de nos parents.  Finalement, on revient à la vie d’en premier. Ça va bien aller…

 

Banquise à la plage de Pointe-aux-Loups

2 commentaires sur “Vivre aux Îles au temps du Covid-19”

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