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Quais blues, en première mondiale à Montréal

Quai de Pointe-aux-Loups. 2011. Photo: © Helene Chevarie

Les images en partie tournées aux Îles, et dans des ports et quais abandonnés du Québec, révèlent chez le réalisateur Richard Lavoie, son souci de vérité, son âme de grand humaniste, aussi sensible qu’à ses premiers débuts à pourfendre la bêtise humaine et dévoiler le peuple qui ne prend jamais la parole ni l’écran. Richard fait des films pourquoi? Tout est dit en quelques mots véritables sur sa page internet. Tout est dit dans ses images captées au fil de ses périples à travers la province dans son motorisé de travail ultra mobile.

J’ai eu le plaisir de connaître le réalisateur et sa fille Valérie à l’été 2010. Nous partagions sans le savoir les mêmes révoltes, le même regard sur les lieux de patrimoine comme les quais, qui marquent les habitants isolés et en sont souvent les points d’ancrage. Auparavant sur le parvis des églises, les rassemblements, les espoirs, les peines, les joies des jeunes et des moins jeunes, se retrouvent maintenant au bout de ces quais, bâtis depuis longtemps là où la vie grouille, où les points de communication avec la terre sont nécessaires pour les marins et où les ressources sont abondantes.

Durant le tournage à Pointe-aux-Loups

Ces quais abandonnés par des politiques dictées sur des bases pûrement géographiques, sans considération des gens qui les ont “habités” bien plus que simplement utilisés, sont les témoins d’un patrimoine maritime appelé à disparaître si l’on n’y prend garde. (voir l’abandon des phares dénoncé en septembre 2011 par une pétition à signer aux Îles-de-la-Madeleine).

Le maire de la Municipalité Saint-Pierre disait au réalisateur: “Un village sans quai, c’est comme une maison sans porte”. Cette phrase mentionnée dans son entrevue à Radio-Canada a accroché Richard Lavoie et a motivé sa démarche si fidèlement traduite dans “Quais blues”.

À lire absolument, le compte-rendu de Luc Laporte-Rainville, dans le Cahier Ciné-Bulles d’octobre (vol. 29, no 4, p. 30) et intitulé si judicieusement “L’amnésie collective” ou Quais blues. La bande annonce du film est publiée par RIDM (Rencontres internationales du documentaire de Montréal). Notons que le lancement en primeur mondiale avait lieu à la Grande Bibliothèque le 13 novembre et qu’une autre représentation aura lieu demain le 15 novembre à 17h15 à l’ONF, à Montréal.

Le long du quai abandonné de Old Harry

Richard Lavoie et sa fille en discussions techniques

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